15 août 2015

Disgressions métalinguistiques


Il y a les partitions qu'on se rejoue, les phrases, les mots convenus et les expressions à la mode. Tout un réseau linguistique finement tissé qui nous laisse croire que nous nous adonnons à d'intenses activités intellectuelles.


Or, l'intellect ne se situe nullement dans ces prolégomènes mondains mais bien plutôt dans l'intervalle qui les sépare. Le sens des choses est précisément dans l'espace intermédiaire, dans le lien que fait l'esprit entre les choses. Les mots, les notes ou les mimiques ne sont que des indices, le sens est à décrypter en roue libre.
 
Et quand je dis roue libre, je dis qu'il y a des esprits plus ou moins doués pour l'interprétation des signes et des paroles. Il y en a même certains qui en rajoutent tellement, qui en font des tonnes à tel point qu'on peut raisonnablement en déduire que leur véritable vocation est d'être un magicien, à savoir un créateur de réalités. On en trouve d'autres encore qui écrivent des romans, mais qui ne sont pas innocents pour autant.
 
Il y a aussi les paranos, les grands imaginatifs. Ceux qui voient des choses même là où apparemment il n'y en pas. Ce sont eux les plus dangereux car ils sont capables de vous mettre le feu à la baraque, de briser votre ménage pour toujours en cinq minutes ou de vous embarquer pour soi-disant aller visiter la lune.
 
Et puis il y a le fameux Jazzman, ce mystérieux personnage qui hante les meilleurs blogs et peut-être certains autres aussi. Il n'intervient que rarement sur le terrain des débats, mais on peut sentir sa présence comme une aile qui vous frôle. Et quand il daigne s'arrêter pour un commentaire, c'est ... ouf, presque un instant sacré. Le cœur s'arrête de battre, vous tremblez et ne dîtes que des bêtises, vous avez peur de le décevoir...
 
Un conseil, soyez vous-même et n'essayez pas de forcer son estime. S'il y a lieu, il viendra le moment venu s'asseoir encore sous votre tente pour tenter d'éclaircir avec vous certain point resté litigieux dans une quelconque dispute faussement réputée apocryphe.
 

2 commentaires:

jazzman a dit…

En fait vous vouliez parler de la distortion du réseau sémantique de certains humains par rapport à la réalité. Comme d'habitude vous alignez des mots comme des noix sur un bâton car votre propre réseau sémantique est dans un tel état...bref.
On a commencé à théoriser sérieusement ce problème quand un grand nombre de petites bourgeoises ont dû se mettre à travailler. Elles mentaient énormément, ce qui posait des problèmes graves en milieu industriel.
En simplifiant, elles avaient la distortion :
vrai = bon pour mes intérêts
Ce qui permet de mentir en prétendant dire la vérité. Cela pose de gros problèmes dans un milieu scientifque, donc soit on arrive à corriger sa façon de penser, soit on développe un début de schizophrénie.

L'être humain ressent du plaisir lorsqu'il effectue ce que son concepteur a jugé important :
- manger pour survivre
- baiser pour se reproduire
- faire de la musique...pourquoi au fait ?

La musique est l'exemple le plus accessible de réseau sémantique pur.
Pur parce que les notes n'ont aucun sens, contrairement aux mots.
Dans chaque cathédrale, il y a un orgue fabuleux, ce n'est pas un hasard.
Un des buts de l'humanité est donc l'étude des réseaux sémantiques purs.
Un réseau sémantique pur en particulier, et si à ce stade vous n'avez pas deviné lequel c'est dommage, mais pas surprenant puisqu'il n'y a pas d'orgue dans une synagogue.
Ne vous méprenez pas, je suis athée.

Unknown a dit…

Très intéressant : le réseau sémantique pur.
Je n'avais jamais formulé ça comme cela et pourtant ça fait partie de ce que je cherche.
J'ai bien donc fait de vous appeler et je vous remercie de m'avoir entendue. Télépathie ?
(Petite précision qui pourrait avoir son utilité dans la suite des évènements. Il y a peut-être un malentendu au sujet, non pas des orgues dont je raffole, mais des synagogues dans la mesure où je ne les connais que de nom. Et que je ne me sais donc aucun lien ni affinité particulière avec la philosophie qu'elles abritent).