A priori tout semblait normal. Rien à signaler à bâbord, ni à tribord. Tout paraissait baigner dans une conformité monotone ...
Et puis soudainement une feuille s'écarte, un nuage se déplace, un coup de vent modifie le paysage. Un oiseau passe au ras des branches en poussant un cri strident. Le réel vacille sur ses bases et s'invente de nouveaux alibis. Des cascades jaillissent d'on ne sait où pour rejoindre des lacs lointains et invisibles.
Mais là-dessus plane un épais silence radio. La société systémique globalisante, qui pourvoit à tous les besoins physiques et intellectuels de ses citoyens-cobayes a déjà prévu tous les cas de figure, tous les chapitres, sous-chapitres, amendements et addenda. Et pour ceux qui décidément ne peuvent pas se passer d'une certaine variété dans l'offre, il y aura toujours l'omniprésent Google. Qui sait si bien nous dégoûter de persévérer dans nos recherches, puisqu'il est télépathe et omniscient. Il lit déjà dans notre pensée la réponse que nous cherchons et que par conséquent, nous trouverons. (Vous aurez bien noté que l'on assimile ici Google à une entité personnifiée, puisque désormais il se penche par dessus notre épaule pour suivre en direct toutes nos opérations informatiques, guidant la main qui arme la souris).
Ce qu'on nous propose est donc cet univers linéaire, dont la seule complexité serait celle des algorithmes. Un monde plat et inhabitable, en quelque sorte.
Alors nous autres, simples rêveurs, poètes et métaphysiciens, ferons en sorte de passer outre cette ultime trahison technologique et sociétale. Nous déjouerons par tous les moyens que nous jugerons appropriés les diverses manœuvres visant au contrôle de nos activités intellectuelles et de la créativité subjective.
Levant les yeux de nos écrans, nous porterons notre attention sur le for intérieur, histoire de voir où nous en sommes. Et constaterons dès lors avec soulagement que d'autres dimensions sont toujours accessibles par la pensée et que nous savons encore comment les convoquer par une simple opération de l'esprit.
Illustration :
"Hardwood software" de Vladimir Kush.
Mais là-dessus plane un épais silence radio. La société systémique globalisante, qui pourvoit à tous les besoins physiques et intellectuels de ses citoyens-cobayes a déjà prévu tous les cas de figure, tous les chapitres, sous-chapitres, amendements et addenda. Et pour ceux qui décidément ne peuvent pas se passer d'une certaine variété dans l'offre, il y aura toujours l'omniprésent Google. Qui sait si bien nous dégoûter de persévérer dans nos recherches, puisqu'il est télépathe et omniscient. Il lit déjà dans notre pensée la réponse que nous cherchons et que par conséquent, nous trouverons. (Vous aurez bien noté que l'on assimile ici Google à une entité personnifiée, puisque désormais il se penche par dessus notre épaule pour suivre en direct toutes nos opérations informatiques, guidant la main qui arme la souris).
Ce qu'on nous propose est donc cet univers linéaire, dont la seule complexité serait celle des algorithmes. Un monde plat et inhabitable, en quelque sorte.
Alors nous autres, simples rêveurs, poètes et métaphysiciens, ferons en sorte de passer outre cette ultime trahison technologique et sociétale. Nous déjouerons par tous les moyens que nous jugerons appropriés les diverses manœuvres visant au contrôle de nos activités intellectuelles et de la créativité subjective.
Levant les yeux de nos écrans, nous porterons notre attention sur le for intérieur, histoire de voir où nous en sommes. Et constaterons dès lors avec soulagement que d'autres dimensions sont toujours accessibles par la pensée et que nous savons encore comment les convoquer par une simple opération de l'esprit.
Illustration :
"Hardwood software" de Vladimir Kush.