En ce début de vingt-et-unième siècle la multiplication des vecteurs de communication est telle que les discours et les pensées ont tendance à se stratifier, à s'agglutiner autour d'un noyau central qui doit rester bien visible pour ne pas disparaître à l'horizon, tout simplement.
Dès lors on constate jour après jour que le formidable déluge d'informations dont nous disposons actuellement requiert non seulement une certaine rationalité dans le triage et l'archivage, mais aussi et surtout beaucoup de flair dans le dédale des références. Le beau métier de documentaliste peut désormais se comparer à celui de détective, tellement il faut d'intuition pour ne pas rester dans le gros du troupeau manipulé sans égards par le bon berger Google. Ah! mais l'intuition ne suffit pas, il faut aussi de la culture mais bref, c'est une autre histoire.
Toujours est-il que pour l'utiliser ou la classer on a besoin de compartimenter l'information mais avec souplesse et doigté, de sorte qu'elle soit toujours prête à ressurgir en cas de besoin. Certains artisans de la culture prennent le mot compartiment à la lettre et n'aiment pas trop l'idée qu'on pourrait s'y mouvoir comme dans un océan conceptuel, toujours en mouvement.
Et c'est pile à ce moment que nous avons besoin de visualiser un mouvement, un déplacement subtil qui crée un compartiment passager, comme dans une maison japonaise lorsqu'on déplace une cloison de papier sans bruit, juste un petit courant d'air tiède qui passe dans le dos...
Et là, Monsieur Goux vous saurez vous aussi lâcher prise.