7 août 2016

Le niveau de la mer

 

L'été est une longue attente improbable, une saturation des sens qui confine chez certains à l'abrutissement.
 
En temps normal déjà, on a parfois envie de tancer, d'interpeller voire de légiférer car les imbéciles sont légion. En période estivale toutefois, on constate que  cette espèce particulièrement nocive pullule et s'égaille en toute impunité. Mal éduqués, sales et incultes ils s'adressent à vous avec l'insolence des malappris et s'enhardissent à vous voir encore si courtois.
 
Ils vous coupent l'herbe sous les pieds et vous font bien sentir qu'ils ne vous aiment pas. C'est réciproque.
 
D'ordinaire les vilains et mesquins restent agrippés à leur petit monde, leurs habitudes bien régulières et leurs petits codes mondains. En cette saison toutefois, la clôture est ouverte ce qui leur permet d'aller et venir en brassant de l'air. Certaines femmes de cette espèce frivole en profitent parfois pour pratiquer un sport considéré par elles comme étant du dernier chic : la chasse au spécimen non conforme... une sorte de chasse aux sorcières des temps modernes en quelque sorte.
 
Et dans ce monde rabougri où triomphent les bas du front et les petites brutes congénitales la gent masculine est loin d'être en reste. Il paraîtrait que même les géants ont oublié d'être gentils.
 
L'été serait donc une sorte de révélateur psychologique où chacun peut se voir en miroir et évaluer son propre niveau de sauvagerie ou de civilisation. Il est facile d'aller visiter quelques peuples défavorisés, de les juger barbares parce qu'ils n'ont pas l'eau courante et de se croire supérieur à eux. Pourtant c'est précisément au sein de ces diverses peuplades que l'on rencontre encore tant de gens délicats, fort bien éduqués et souvent raffinés.
 
De vraies belles personnes qui ne sont pas les simples stéréotypes sans âme que nos sociétés occidentales en sont à produire à la chaîne...
 
 
 
 
 
Illustration :
 
Vladimir Kush