25 mars 2017

Sit zazen and read Dogen



Pris dans le ressac étourdissant des élections quinquennales, on en oublierait presque de traiter ses propres affaires courantes. Accaparés par les media qui réclament tous leur temps d'audience, les débats interminables prolongés à dessein par les divers experts et politologues autoproclamés, nous n'avons quasiment plus le temps de préparer un vrai repas. Que nous nous contentions d'un modeste sandwich avec les restes du frigo ou que nous nous fassions royalement livrer une pizza, notre attention est toute entière tournée vers les derniers potins en provenance des candidats.
 
A mi-parcours le prochain débat n'étant programmé qu'au 4 avril, nous serons donc mis au régime sec de gré ou de force. Il y a là largement de quoi reprendre un rythme de croisière plus souple et plus utile à notre mental. C'est donc le moment de réinvestir son cerveau en commençant par le rafraîchir de toutes ces scories inutiles. Et pour ce faire, rien de plus efficient qu'une séance de méditation qui devrait nous apporter paix et sérénité en toute circonstance.
 
En effet, s'asseoir en tailleur dans la position dite zazen, autrement dit de méditation assise, procure au bout de quelques minutes déjà une certaine relaxation et un indiscutable sentiment de bien-être. Toutefois, lorsque l'on prolonge cette posture l'inconfort peut devenir pénible, mais néanmoins supportable et ses bienfaits se prolongeront encore longtemps après une séance.

Notons encore que zazen signifie "zen assis" en japonais et décrivons en quelques mots cette célèbre posture : mettre les fesses sur les bords d'un coussin rebondi et si possible rond, ouvrir les jambes en tailleur, la cheville gauche reposant sur la cuisse droite. Les deux mains sont rassemblées sous le nombril, la main gauche reposant dans la paume droite, les deux pouces se faisant face en se touchant légèrement. Respirer calmement et se décontracter en laissant passer les pensées. Essayer de ne pas se focaliser sur un sujet.
 
Bon zazen !


16 mars 2017

La traversée du désert





 
Nous allons vérifier que le chemin vers l'Elysée est en réalité une sorte de parcours initiatique qui doit nécessairement passer par des phases d'intensité et de nature diverses.
 
Et comme dans les contes de fées, il est fort à parier que le héros de l'histoire ne sera pas celui à qui tout semblait réussir pendant la campagne et dont les media avaient fait leur petit protégé avec un sens de l'à-propos un peu trop voyant... Car après l'excitation des primaires et les inévitables bains de foule pour séduire un large public, voici venir le temps de l'austérité médiatique jusqu'au 23 avril, date du premier tour de l'élection présidentielle.
 
Les candidats se sont maintenant repliés sur leur cabinet restreint et ne font plus de discours qu'en des lieux définis comme hautement stratégiques. Ils semblent perdus pour les media puisque les écrans de télévision ne renvoient plus leur image en continu. Et il convient d'admettre en toute honnêteté que ce phénomène laisse un certain sentiment de vide. Quelque chose comme le blues du désert.
 
Evidemment le chouchou de certains lobbies bien placés, à savoir le petit Macron, arrive pourtant à passer entre les gouttes et on voit toujours ici ou là son aimable minois. Hier encore sur la chaîne TV d'un de ses richissimes protecteurs, on le voyait en 2016 sur les marches de l'Elysée avec une petite barbe de trois jours très étudiée.
 
En bruit de fond on entend aussi la Valkyrie Le Pen et son loup qui se préparent à la guerre en affûtant les glaives...
 
Mais Fillon le Preux continue imperturbablement sa marche en solitaire, cerné de toutes part par des meutes de journalistes tournicotant nerveusement dans ses parages comme des coyotes à l'affût. Seul Mélenchon qui se rit ouvertement du système a eu l'audace de monter sa propre chaîne de télé ce qui est, il faut bien le reconnaître, non seulement une idée de génie mais aussi le comble de l'insolence !
 
Suivons donc encore un peu par la pensée ces impétrants qui piétinent sous un soleil de plomb pour atteindre leur oasis élyséenne...
 
 
 
 
 
Illustration :
 
Vladimir Kush
 
 





7 mars 2017

Remue-ménage à l'Elysée - épisode 1 -



 
 
Nous voici donc conviés à la traditionnelle exploration quinquennale de la machinerie électorale, avec possible révélation de quelques uns de ses puissants rouages...
 
Et d'entrée de jeu l'affaire se corse chez les Républicains avant même l'arrêt définitif du choix des candidatures. Tout se met en place pour une saison très haute en couleurs avec coups bas en provenance du domaine de la presse et autres coups tordus de la part des petits camarades de parti.
 
Ici c'est donc François Fillon qui, sortant vainqueur des urnes primaires, sera chargé de représenter la droite et le centre à l'élection présidentielle. Toutefois, c'était sans compter quelques ombres au tableau, des affaires judiciaires ayant été très opportunément semées sur sa route par le Canard Enchaîné en ouvrant le dossier des emplois d'assistants parlementaires présumés fictifs de l'épouse et des enfants Fillon.

Dès lors, quand le marquis de Villepin monte au micro pour dénoncer le candidat-président François Fillon et l'accuser de faire le jeu du Front National, le ton est donné... on veut tripatouiller les cartes. Et quand les membres du parti qui lui ont pourtant donné leur voix lors de la primaire commencent à déserter plus vite que la marée qui se retire et d'autres encore qui lui tournent le dos à l'instar de rats fuyant un navire qui prend l'eau, on sent bien que le candidat a désormais du petit plomb dans l'aile. Malgré tout il résiste, presque seul contre tous, insensible aux critiques des uns et aux quolibets des autres. Mais il vrai que l'impétrant vient d'un autre temps et d'un autre monde, petit châtelain de province austère et catholique pratiquant.

Pour autant, il a deux qualités premières : la volonté et la maîtrise de la parole. Il possède en effet tout l'attirail du grand orateur, sourcils broussailleux qui soulignent la respectabilité du personnage, voix chaude et bien posée, diction enveloppante voire hypnotique...

Dimanche 5 mars, il prononce le discours du Trocadéro alors même qu'il est de plus en plus isolé et que ses soutiens le lâchent. La pluie est de la partie mais plus de cent mille personnes sont là pour l'applaudir. Fillon se sent toujours légitime et c'est désormais avec un staff réduit à la portion congrue qu'il doit continuer à se battre. Ses discours sont désormais plus ramassés mais toujours aussi porteurs.

Dans l'après-midi du lundi 6 mars François Fillon se rend chez l'ancien président Nicolas Sarkozy, comme on va chez sa voyante pour se faire tirer le tarot...

Et nous sommes désormais en mesure de révéler qu'il s'est vu adjoindre par l'Ex deux anges gardiens parmi les meilleurs officiers, de ceux dont le nom est appelé à s'inscrire dans les livres d'histoire, à savoir François Baroin et Laurent Wauquiez.

... à suivre




Illustration :

Vladimir Kush