22 août 2018

Transitions






Il en va des changements de saison comme des états d'âme, tout réside dans les détails. Les esprits cartésiens n'y verront que les grandes lignes directrices avec des axes principaux, alors que les poètes et les philosophes s'attacheront plutôt à en décrypter les implications psychologiques sous-jacentes…

Lorsque la nature se transforme sous l'effet des saisons ou encore des variations du climat, l'esprit n'a de cesse d'y trouver toutes sortes de causes et d'en projeter par jeu les conséquences probables ou imaginaires. Mais que l'on soit adulte ou adolescent c'est toujours à regret que l'on doit quitter cette saison médiane qui évoque pour tous une sorte d'été éternel.

En vérité, nous sommes les enfants du jour et de la nuit : notre esprit pianote sur les touches blanches et noires comme un organiste virtuose. La dualité est toujours notre méthode d'approche et de calcul, une habile et instinctive triangulation que pratiquent par ailleurs beaucoup d'animaux terrestres et volants.

L'art de la transition s'acquiert avec l'âge et l'expérience, bien que cette étape existentielle puisse souvent s'avérer compliquée. Il s'agit de comprendre et d'accepter une nouvelle situation que nous n'avons certes pas choisie délibérément, mais que nous avons sans doute provoquée par nos choix antérieurs. Il convient donc de laisser derrière nous sans remords ni regret un épisode que nous avons marqué de notre empreinte et qui nous laisse, sinon des souvenirs précis, du moins la possibilité d'avoir vécu une expérience intéressante.

En définitive, nous vivons souvent l'instant présent sans même y attacher d'importance, certains que notre esprit aura soigneusement enregistré la photographie du moment… et en effet, la mémoire est vaste comme un hall de gare. Mine de rien tout y figure, y compris des éléments dont nous n'étions peut-être même pas conscients sur le moment. Il ne tient qu'à nous de parcourir cette bibliothèque vivante et de continuer à l'enrichir par nos observations et nos découvertes.