Subjuguée par le paradigme accrocheur et combien esthétique de fluctuation, notre époque en est venue à perdre tous ses repères. On sait à quel point l'apologie du changement représente de nos jours un argument de vente subliminal, porteur des promesses les plus fallacieuses et les plus vides de sens. Or à l'usage, le "syndrome du perpétuel fluctuant" se révèle n'être qu'une simplification paresseuse qui évite à la pensée d'avoir à se confronter à la notion de profondeur du champ. C'est typiquement la déformation de ceux qui ne raisonnent plus que par l'intermédiaire d'un écran : tout devient plat, lisse, laminaire, tout glisse. De temps en temps, il faut juste se souvenir d'avoir à exécuter une petite mise à jour, sinon tout se disloque ...
Bien entendu, on a tenté de nous refaire à ce propos le coup désormais classique de la philosophie extrême-orientale expliquée aux nuls. Les indispensables professeurs en sinologie et autres spécialistes du prêt-à-penser à l'intention du grand public ont doctement tenté de nous faire accroire qu'en chinois, penser signifie fluctuer. Comme les cours de la bourse, donc. Plus prosaïquement, il se trouve que le programme connectiviste est aujourd'hui en mesure d'accaparer et de brouiller l'espace mental avec ses lignes d'horizon enchevêtrées, tout en procurant l'illusion d'une gestion orchestrale de l'information (quel type d'information ?). La pensée se perd dans cette opacité du pléthorique, dans le contexte grouillant d'une multiplicité idéographique, mise en scène comme étant encyclopédique. Les critères de pertinence n'ont plus vraiment de sens ici ni de valeur, puisque toute phrase en vaut une autre. Le prétendu réservoir du savoir humain que serait internet n'est qu'un leurre pour la mémoire, tout ici se désagrège comme les châteaux de sable. L'addition de bribes documentaires hétérogènes ne fait pas une histoire.
Le fond de l'affaire (si l'on ose dire) est qu'en noétique, il n'existe pas de fluctuation, il n'y a que des paliers d'abstraction qui courent jusqu'à l'infini. C'est pourquoi la pensée ne peut que s'orienter spontanément vers l'espace des profondeurs, l'espace métaphysique ...
Illustration
"Vue de Tsukuda au clair de lune avec Dame au balcon "
de Utagawa Hiroshige
Bien entendu, on a tenté de nous refaire à ce propos le coup désormais classique de la philosophie extrême-orientale expliquée aux nuls. Les indispensables professeurs en sinologie et autres spécialistes du prêt-à-penser à l'intention du grand public ont doctement tenté de nous faire accroire qu'en chinois, penser signifie fluctuer. Comme les cours de la bourse, donc. Plus prosaïquement, il se trouve que le programme connectiviste est aujourd'hui en mesure d'accaparer et de brouiller l'espace mental avec ses lignes d'horizon enchevêtrées, tout en procurant l'illusion d'une gestion orchestrale de l'information (quel type d'information ?). La pensée se perd dans cette opacité du pléthorique, dans le contexte grouillant d'une multiplicité idéographique, mise en scène comme étant encyclopédique. Les critères de pertinence n'ont plus vraiment de sens ici ni de valeur, puisque toute phrase en vaut une autre. Le prétendu réservoir du savoir humain que serait internet n'est qu'un leurre pour la mémoire, tout ici se désagrège comme les châteaux de sable. L'addition de bribes documentaires hétérogènes ne fait pas une histoire.
Le fond de l'affaire (si l'on ose dire) est qu'en noétique, il n'existe pas de fluctuation, il n'y a que des paliers d'abstraction qui courent jusqu'à l'infini. C'est pourquoi la pensée ne peut que s'orienter spontanément vers l'espace des profondeurs, l'espace métaphysique ...
Illustration
"Vue de Tsukuda au clair de lune avec Dame au balcon "
de Utagawa Hiroshige
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire