17 octobre 2015

Promontoires




Le goût de la philosophie permet à l'esprit d'étendre à l'infini ses domaines d'exploration, avec pour seules limites celles de l'imagination. Car la philosophie, de même que sa concurrente la poésie, sont de grandes consolations dans les aléas existentiels que nous avons tous à traverser.
 
C'est donc en parfait touriste que le métaphysicien, fût-il amateur, peut se promener de par le monde et jeter son regard curieux sur les phénomènes les plus divers. Rien ne lui interdit en outre de les associer ou de les dissocier à sa guise, ni de les extrapoler. Comme instruments de travail il n'a besoin que de sa pensée et de son inventivité, ainsi que d'un peu de persévérance s'il veut arriver à tirer quelques conclusions raisonnables de ses cogitations.

Contrairement à la science qui entend bien se focaliser sur l'objet précis de son étude, la philosophie se doit de diversifier ses approches et de multiplier ses panoramas. La pensée philosophique est en réalité le moyen le plus sûr pour franchir le miroir du temps et de l'espace, qui ne sont que des barrières imaginaires mises en place par la société pour discipliner les insoumissions et les errances. On a voulu faire croire que c'était une discipline élitiste et complexe, réservée à quelques initiés de haut vol. En réalité, tout le monde fait de la philosophie dans sa douche en pensant par exemple à des choses "en général", juste comme ça, rien de particulier.

Dans une époque où le lointain fait mine de se rapprocher dangereusement, où le moteur Google serait soi-disant devenu synonyme d'omniscience et où l'air du temps ferait lui-même partie de quelque programme invasif, il reste néanmoins de vastes zones de savoir inexploré ainsi que d'immenses chantiers intellectuels à entreprendre.

Aux audacieux qui se sentiraient quelque peu à l'étroit dans ce contexte prédictif et que ne rebutent ni la solitude ni l'originalité, les promontoires absolus de l'univers métaphysique s'ouvrent à vous !


 
 
 

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