21 juin 2017

Canicules



Cèdre de l'Atlas



Quand l'air devient du plomb qui coule sur les épaules et sur les bras par vagues aléatoires comme des caresses volcaniques, comme la pression d'une preuve...
 
Cette séquence météorologique jamais encore enregistrée sous nos latitudes et qui est sans doute appelée à se répéter, nous laisse entrevoir un des aspects de ce que pourrait être la note climatique de l'Europe de demain : brûlante, torride et bigarrée.
 
Il nous faut alors sans perdre de temps laisser tomber les affaires courantes aux heures les plus chaudes pour observer les réactions de notre corps et si nécessaire y remédier. Ne jamais oublier le meilleur des remèdes qui est de joindre l'utile à l'agréable... pour les uns ce sera de sécher les cours quand d'autres s'offriront le rituel sacré des Espagnols et des grand-mères, à savoir une bonne petite sieste.

Sans oublier les glaces, remède éphémère mais divine consolation en cette saison abrupte.
 
Y a-t-il un effet philosophique de la canicule ? Pour le moment je n'en vois pas, mais l'un ou l'autre de mes distingués lecteurs pourra sans doute me mettre sur la piste de quelque idée originale. C'est d'ailleurs pour cela que le titre est ici au pluriel : les canicules sont multiples et sans doute ressenties de diverses manières.
 
Toutefois, je me risque à lancer un débat plus général à ce sujet : peut-on s'appuyer sur le cas de la canicule pour observer notre relation corps-esprit ?
 
Ajoutons que selon les prévisions météo nous avons encore de longues journées devant nous pour étudier ce phénomène oppressant, voire pour nous y adapter ...
 
 
 
 
 
 

14 juin 2017

Déchiffrer les pliures de l'éventail


   
 
  


La vérité réside dans les détails dit le proverbe et ce n'est pas pour rien que les bavards ont toujours là matière à produire du verbe...

L'esprit de synthèse et l'habitude de la lecture rapide nous conduisent en général à survoler les textes sans trop nous y arrêter, en nous promettant parfois d'y revenir mais sans jamais en avoir le temps. Et pourtant c'est généralement dans le creux de la vague que l'on trouve des réponses à des questions non formulées ou de précieuses informations que l'on cherchait sans en être vraiment conscient.
 
Toutefois si dans la vie courante il est facile de noter certains détails au passage, comme en coup de vent, il sera plus délicat de s'arrêter un moment pour réfléchir sur l'éventuelle récolte d'informations intéressantes. Car il serait dommage de laisser passer un filon rare par distraction ou nonchalance et plus souvent encore pour satisfaire à une précipitation parfaitement inutile.
 
Or, nous l'avons tous expérimenté un jour ou l'autre, c'est bien en prenant le temps de nous attarder sur un détail ou de suivre au flair un lien de référence que l'on tombe parfois sur des trésors cachés.

Les rides, les creux, les aspérités recèlent parfois des univers dissimulés, des cosmogonies à découvrir mais dont notre insatiable fuite en avant risque de nous empêcher de prendre conscience. Et bien sachons-le, le bonheur est parfois dans les failles.
 
A cet égard, le symbole de l'éventail est très éloquent : ouvert, semi-ouvert, fermé. Dans cette représentation élégante de la réalité il y a le creux et la crête, le dissimulé et l'apparent. C'est là le terrain de jeu de la conscience et c'est en jouant de l'un que l'on découvre l'autre et vice-versa.

Et encore devrait-on questionner la possibilité que ce soit la conscience elle-même qui génère ces pliures dans l'éventail, comme un ordinateur qui composerait des algorithmes à seule fin de les résoudre...