12 septembre 2015

Marée montante




Il y a des aubes dont il faudra garder le souvenir...

Nous sommes à présent dans l'attente d'une de ces grandes marées humaines dont l'histoire aime à se rappeler comme de points de rupture dans les civilisations, bien que l'on sache désormais que la chute de l'empire romain se déroula sur plusieurs siècles par l'avancée sporadique de peuplades diverses venues d'Asie Mineure. Ce qui étonne pourtant dans la situation actuelle c'est l'apparente impréparation dont font preuve les états européens, en même temps que naissent de légitimes soupçons de manipulation.

Les grandes migrations se font toujours d'est en ouest et le moins que l'on puisse dire dans le cas qui nous occupe, c'est que les forces de l'Otan ont appuyé avec beaucoup de zèle sur tout ce qui pouvait faire bouger les socles du fragile équilibre au Moyen-Orient.
 
Or, les sociétés vieillissantes et nombrilistes ne savent plus réagir avec efficacité face à l'urgence. Leur système de pensée volontiers schizophrène les porte à chérir tout ce qui concourt à leur perte. L'Occident moderne ne sait plus lire les leçons de l'histoire et s'interdit toute action curative dans une sorte de réflexe masochiste.

L'Allemagne et la France, antithèse historique, se retrouvent unies dans une pantomime dont la première serait le meneur et la seconde, le pitre. L'évidente réalité d'un flot incontrôlable de migrants est pieusement coiffée par l'attribution de "quotas obligatoires", dont on sait pourtant qu'ils seront outrepassés dans les faits avant la fin de la journée. Là où les politiques voient leurs intérêts à court terme, les populations autochtones sont partagées entre la bienveillance et la méfiance, mais toujours cantonnées dans le rôle de l'idiot utile n'ayant pas voix au chapitre.

On retiendra encore de l'opération d'enfumage qu'elle fut lancée par une campagne très professionnelle de "story telling" constructiviste, avec la photo d'un enfant noyé sur une plage turque pour faire pleurer dans les chaumières. On a cru comprendre par la suite que son père était lui-même un passeur et que syrien d'origine, il résidait en Turquie depuis trois ans déjà.

Au passage de l'Histoire, on n'est pas toujours installé sur le balcon. Mais c'est bien au parterre que les places seront rares et précieuses...


 

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