14 août 2014

Un théoricien peut-il encore théoriser sans se doper aux sources du web ?

Pour toute intelligence, le fait de donner du sens aux événements implique d'avoir à plonger dans le vide de l'entre-deux pour effectuer des sauts théorétiques plus ou moins complexes. Ce qui veut dire entre autres choses, qu'il faut être capable de se replier dans les paysages de son propre esprit ... ne serait-ce que momentanément, pour aller y repêcher quelque citation ou quelque vague souvenir.
 
Or les nouvelles entités technomédiatiques font tout pour empêcher ces sauts cognitifs en proposant d'innombrables stratégies de distraction ou pire encore, des programmes de gestion de la pensée "clés en main". De fait, on constate déjà que les jeunes générations ont de la peine à rester simplement sans rien faire, à cogiter sans but précis. Leur attention est toujours en phase de captation, leur regard focalisé sur l'écran du smartphone, leurs pieds les entraînant mécaniquement vers un lieu déjà informé de leur arrivée.
 
Il est vrai qu'avec Google comme grand maître d'œuvre, on n'a pas fini de se faire des films.

 

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