28 juillet 2015

Canicules


Bon gré mal gré, mieux vaudra donc s'y faire : dans le cortège des grands bouleversements climatiques qui s'annoncent, les extrêmes n'ont pas fini de se percuter!

Après de longue journées de fournaise passées à l'ombre des volets brûlants, voici venir en plein mois de juillet le bal des vents froids et tempétueux. Supplices pour le corps mais leçons pour l'esprit : nous entrons dans une ère d'incertitude, voilà déjà un constat rassurant.

 
C'est dans ces moments de grande solitude face au destin que l'on se félicite d'avoir su préparer avec soin un petit vade-mecum et d'avoir fourbi quelques armes mentales en prévision de l'adversité. Rien ne vaut une brève parenthèse méditative pour retrouver sinon sa superbe, du moins un certain sens de l'équilibre dans le maelström.

Toujours est-il que ces stratagèmes ne relèvent ni de mantras ni de formules magiques et sont même à la portée du premier venu : en effet, marcher entre les rideaux de pluie sans se faire mouiller est un jeu d'enfant. Déjà plus difficile est l'épreuve dite de "l'ouvrier au marteau-piqueur" juste sous vos fenêtres... là je reconnais que cela requiert un certain niveau d'expertise.

L'objectif étant de cumuler les handicaps comme dans toute situation réelle qui se respecte. Mettons par exemple, une petite canicule de derrière les fagots plus le bruit insupportable de quelque mécanique. Pour corser l'affaire et la rendre encore plus authentique, on pourra ajouter toutes sortes de gâteries perturbantes comme autant de crème chantilly et de chocolat râpé  décorant une glace pistache-melon-arabica.

L'objectif prioritaire étant en définitive de ne pas craquer et de se maintenir à flot, parfaitement lucide et serein. Présent mais légèrement décalé. Habitant non pas dans les fluctuations qui se déroulent autour de nous, mais bien calé en soi-même. Souple et puissant.

Et quand cette canicule, ce vent et tout ce vacarme auront cessé nous serons encore là pour en témoigner. C'est dire...